Les ateliers philo de Clotilde #2 : désir d'être ou d'avoir

Si vous voulez commencer à lire avant de venir...

Des livres :
Philo classique : PLATON, Gorgias : vivre comme un tonneau percé ou comme une pierre ? / EPICTETE, Manuel (ouvrage très court, à lire et relire : c'est la doctrine stoïcienne) ; difficile parce qu'il est choquant et expéditif, mais les idées valent la peine d'être méditées) / SENEQUE, Lettres à Lucilius (plus facile d'accès et plus plaisant que le précédent, car ce sont des lettres, mais c'est le même état d'esprit) /
Textes récents : Françoise DOLTO, l’enfant et le bonbon ou le camion (extrait plus bas dans la page) / Pierre RHABI, la sobriété heureuse (lecture facile et agréable) / Alexandre JOLLIEN, Le philosophe nu (lecture facile) : Alexandre Jollien se débat avec le désir d'être séduisant / Corine et Charles HERVE GRUYER, La permaculture : la joie de produire soi-même ce qui nous nourrit, de voir le résultat concret de son travail (le texte est long, avec des aspects techniques, et centré sur une pratique particulière, mais la démarche est enthousiasmante) / Christophe DEJOURS, Souffrance en France : le désir au travail, le besoin de reconnaissance; (texte plus difficile, mais très éclairant) / Philosophie Magazine juillet août 2017 : la simplicité
+ Films : Des hommes et des dieux (la pratique du dépouillement dans un monastère, ancré dans une vision profonde de la fraternité),
Sur internet : le mouvement des Licornes et Zéro Déchet (dans l'air du temps...)


Quelques extraits : 


PLATON, Gorgias (trad. A Croiset, Les Belles Lettres)

Calliclès1 – Pour bien vivre, il faut entretenir en soi-même les plus fortes passions au lieu de les réprimer, et à ces passions, quelques fortes qu’elles soient, il faut se mettre en état de donner satisfaction par son courage et son intelligence, en leur prodiguant ce qu’elles désirent.
Mais cela sans doute n’est pas à la portée du vulgaire2 : de là vient que la foule blâme ceux qu’elle rougit de ne pouvoir imiter, dans l’espoir de cacher par là sa propre faiblesse ; elle déclare que l’intempérance3 est honteuse, s’appliquant, comme je le disais précédemment4, à asservir les hommes mieux doués par la nature, et, faute de pouvoir elle-même procurer à ses passions une satisfaction complète, elle vante la tempérance et la justice à cause de sa propre lâcheté. Quand un homme en effet est né fils de roi ou trouve d’abord en lui-même la force nécessaire pour conquérir un commandement, une tyrannie, un pouvoir suprême, que pourrait-il en vérité y avoir de plus honteux et de plus funeste pour un tel homme qu’une sage modération ? Quand on peut jouir de tous les biens sans que personne y fasse obstacle, on se donnerait pour maître à soi-même la loi de la foule, ses propos et son blâme ? Et comment cet homme ne serait-il pas malheureux du fait de la morale selon la justice et la tempérance, lorsqu’il ne pourrait rien donner de plus à ses amis qu’à ses ennemis, et cela dans sa propre cité, où il serait le maître ? 
 
Ce texte ne présente pas les idées de Platon, mais celles d’un sophiste, Calliclès, personnage inventé par Platon (voir p. 71), qui défend un point de vue aristocratique..
Le vulgaire, c’est le peuple ; Calliclès défend un point de vue « aristocratique »


Socrate, lui, déclare :
“ Je n’ai nul souci de ce dont se soucient la plupart des gens, affaires d’argent, administration des biens, charges de stratège, succès oratoires en public, magistratures, coalitions, factions politiques. Je me suis engagé, non dans cette voie […] mais dans celle où, à chacun de vous en particulier, je ferai le plus grand nombre de bienfaits en essayant de lui persuader de se préoccuper moins de ce qui est à lui que de ce qu’il est lui, pour se rendre aussi excellent, aussi raisonnable que possible. ” (Apologie 36c)



Françoise DOLTO, revue L’Ecole des parents, avril 1985.

Françoise Dolto (1908-1988) : médecin et psychanalyste française, elle s’intéressa surtout aux enfants. Par ses livres, ses émissions de radio ou de télévision, elle chercha à populariser les enseignements de la psychanalyse.

« En éducation, nous devrions veiller à satisfaire de notre mieux les besoins de l’enfant, mais à ne satisfaire qu’un minimum de leurs désirs : ne pas donner tout tout de suite, mais ouvrir le désir vers un horizon, vers un circuit long, vers le travail à accomplir sur soi, qui amènera l’enfant à se satisfaire dans la direction qui est la sienne. En lui accordant immédiatement ce qu’il réclame, c’est comme si nous lui disions : « Satisfais-toi, par toi tout seul, tout de suite. Et tais-toi, n’en parlons plus. » […]
Le besoin est répétition, le désir est recherche de nouveauté. L’éducation doit veiller à soutenir le désir vers le nouveau, en le parlant, en parlant l’impossible de la satisfaction : donc, en fait, ne pas satisfaire les désirs qui, satisfaits, aussitôt, devenus habitudes, rentreraient parmi les besoins. Il faudrait alors chercher ailleurs du nouveau.

Laissons l’enfant parler de ses désirs, justifions-les même si nous les nions au nom de la réalité. En entrant en communication avec lui à propos de ce qu’il désire, on lui ouvre un monde : un monde de représentation, de langage, de vocabulaire et de promesses de plaisirs. Une fois qu’il a son bonbon – ou pire son chewing-gum – les parents ont peut-être la paix, mais l’enfant ne parle pas, n’observe rien, il est centré sur son tube digestif. Son désir est mis au niveau du besoin, puisque ses parents l’ont satisfait, sans doute parce qu’ils seraient angoissés de ne pas le faire… Résultat : cet enfant est obligé de chercher de nouveaux désirs, d’une façon incohérente, sans entrer dans le langage. Il en demande un pour qu’on s’occupe de lui, qu’on lui parle. Si on lui dit : « Comment serait ce bonbon ? Rouge ? » on se met à parler du goût du bonbon rouge, du goût du bonbon vert ; on dessinera même un bonbon, et l’enfant aura complètement oublié qu’il en voulait un. Mais quelle bonne conversation autour des bonbons !
Parlers les désirs, les représenter, partir des désirs pour entrer en communication avec les autres, par la parole et non dans le corps à corps, voilà ce qui fait la culture, la littérature, la sculpture, la musique, la peinture, le dessin, la danse : voilà ce qui fait fabriquer ce que l’on n’a pas obtenu, représenter le désir en inventant, en créant. Quand un enfant veut avoir un jouet qu’il n’a pas, il invente n’importe quoi pour le remplacer. Si on lui donne le jouet, il est rapidement cassé, il ne peut plus rien inventer et il faut lui en racheter un autre.
Ne pas satisfaire les désirs, cependant, n’est pas les nier. Devant les vitrines de jouets, par exemple, un enfant s’écriera : « Ah ! je voudrais ce camion ! ». Beaucoup de mères (ou de pères) entraîneront alors l’enfant loin de la vitrine en disant : « On ne peut pas l’acheter ». Ils ne veulent pas qu’il soit tenté, alors que c’est cela vivre, mettre des mots sur ce qui nous tente : – « Ce camion-là, tu trouves qu’il est bien ? – Ah oui ! – Qu’est-ce qu’il a de bien ? – Il a des roues rouges. – Est-ce qu’avec des roues rouges, il marche bien ? Un camion, il faut que ça roule. Entrons dans le magasin, tu vas le toucher, le regarder, mais aujourd’hui, je n’ai pas d’argent pour le payer. – Si, si, si ! – Je ne l’ai pas, c’est comme ça ! ». Quand l’enfant voit que la mère est décidée, il s’arrête. Il a été satisfait de communier avec elle dans le désir du camion. Et la non-satisfaction immédiate n’empêche pas d’espérer : « Un jour, oui. A Noël, peut-être, ou ton anniversaire… – Mais c’est long ! – Regardons le calendrier… » La saint André, la saint Anselme, la saint Barnabé… A parler de tous les saints, on oublie que ce sera long d’attendre le camion […] ».



EPICTETE, Manuel (à lire, relire, relire, méditer...)

1. 1. Parmi les choses qui existent, les unes dépendent de nous, les autres ne dépendent pas de nous. Dépendent de nous : jugement de valeur, impulsion à agir, désir, aversion, en un mot, tout ce qui est notre affaire à nous. Ne dépendent pas de nous, le corps, nos possessions, les opinions que les autres ont de nous, les magistratures, en un mot, tout ce qui n’est pas notre affaire à nous.
        1. 2. Les choses qui dépendent de nous sont par nature libres, sans empêchement, sans entraves. Les choses qui ne dépendent pas de nous sont dans un état d’impuissance, de servitude, d’empêchement, et nous sont étrangères.
1. 3. Souviens-toi donc que, si tu crois que les choses qui sont par nature dans un état de servitude sont libres et que les choses qui te sont étrangères sont à toi, tu te heurteras à des obstacles dans ton action, tu seras dans la tristesse et dans l’inquiétude, et tu feras des reproches aux dieux et aux hommes. Si au contraire tu penses que seul ce qui est à toi est à toi, que ce qui t’est étranger – comme c’est le cas – t’est étranger, personne ne pourra exercer une contrainte sur toi, personne ne pourra plus te forcer, tu ne feras plus de reproches à personne, tu ne feras plus une seule chose contre ta volonté, personne ne pourra te nuire, tu n’auras plus d’ennemi, car tu ne subiras plus de dommage qui pourrait te nuire.
1. 4 Désirant donc des choses aussi élevées, souviens-toi que ce n’est pas en te contentant d’un effort modéré que tu dois chercher à la atteindre, mais qu’il y a des choses auxquelles tu dois complètement renoncer, et d’autres que tu dois remettre à plus tard pour le moment. Mais si tu veux et ces biens et en même temps magistratures et richesses, tu risques bien de ne même pas obtenir ces derniers, parce que tu désires aussi les premiers ; en tout cas, il est sûr que tu n’obtiendras pas ces premiers biens, qui sont les seuls à procurer liberté et bonheur.
1. 5. Exerce-toi donc à ajouter d’emblée à toute représentation pénible : « Tu n’es qu’une pure représentation et tu n’es en aucune manière ce que tu représentes. » Ensuite, examine cette représentation et éprouve-la à l’aide des règles qui sont à ta disposition, premièrement et surtout à l’aide de celle-ci : Faut-il la ranger entre les choses qui dépendent de nous ou les choses qui ne dépendent pas de nous ? Et si elle fait partie des choses qui ne dépendent pas de nous, que te soit présent à l’esprit que cela ne te concerne pas.

2. 1 Souviens-toi que le désir promet d’obtenir ce qu’il désire et que l’aversion promet de ne pas tomber dans ce qu’elle a en aversion. Et celui qui, dans son désir, n’atteint pas ce qu’il désire, est dans l’infortune ; et celui qui, dans son aversion, tombe sur ce qu’il a en aversion, est dans une mauvaise fortune. Si donc, tu n’as en aversion, parmi les choses qui dépendent de toi, que celles qui sont contraires à la nature, tu ne tomberas sur aucune des choses que tu as en aversion. Mais si tu as en aversion la maladie, la mort, ou la pauvreté, tu auras ce que tu ne désirais pas.
2.2 Supprime donc l’aversion que tu peux avoir pour les choses qui ne dépendent pas de nous et transfère-la sur les choses, parmi celles qui dépendent de nous, sont contraires à la nature. Quant au désir, supprime-le totalement pour le moment. Car si tu désires quelqu’un des choses qui ne dépendent pas de nous, il est nécessaire que tu sois dans l’infortune. Quant à toutes les choses qui sont en notre pouvoir, qu’il serait bien de désirer, elles ne sont pas encore à ta portée.

3. Pour chaque chose qui t’attire ou qui t’est utile ou que tu aimes, souviens-toi d’ajouter pour toi-même ce qu’elle est, en commençant par les choses les plus humbles. Si tu aimes une marmite, dis-toi : “ J’aime une marmite. ” Car si elle se casse, tu n’en seras pas troublé. Si tu embrasse ton enfant ou ta femme, dis-toi : “ J’embrasse un homme. ” S’il meurt, tu n’en seras pas troublé.

4. Lorsque tu es sur le point d’entreprendre une action, remets-toi dans l’esprit ce qu’est cette action.
Si tu vas te baigner, représente-toi ce qui arrive dans un établissement de bain : les gens qui t’aspergent d’eau, qui te bousculent, t’injurient, te volent. Et ainsi tu entreprendras ton action avec plus d’assurance, si tu ajoutes pour toi-même : “ Je veux me baigner et en même temps que mon choix de vue reste en conformité avec la nature. ” Et qu’il en soit de même pour chaque action.
Car ainsi, si survient quelque empêchement à la baignade, que te soit présent à l’esprit : “ Mais je ne voulais pas seulement me baigner, mais aussi, en même temps, faire en sorte que mon choix de vie demeure conforme à la nature ; or, je ne le garderais pas dans cet état, si je me mets en colère à cause des événements. ”

            5. Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu’ils portent sur les choses.
          Par exemple, la mort n’a rien de redoutable, car alors elle serait apparue telle à Socrate. Mais c’est le jugement que nous portons sur la mort, à savoir qu’elle est redoutable, qui est redoutable dans la mort.
          Donc, quand nous nous heurtons à des difficultés, ou que nous éprouvons du trouble ou de la tristesse, n’en rendons jamais un autre responsable, mais nous-mêmes, c’est-à-dire nos jugements : c’est le fait de quelqu’un qui n’a pas encore reçu d’éducation de rendre les autres responsables du fait qu’il est malheureux ; c’est le fait de quelqu’un qui commence son éducation de s’en rendre responsable lui-même ; c’est le fait de quelqu’un qui a achevé son éducation de n’en rendre responsable ni un autre ni lui-même.

6. Ne te vante pas d’un avantage qui n’est pas à toi. Si le cheval se vantait en disant : « Je suis beau », cela serait supportable. Mais si tu te vantes en disant : « J’ai un beau cheval », sache que tu te vantes d’un bien qui est à ton cheval.
Qu’est-ce donc qui est à toi ? L’usage des représentations. Ainsi, quand, dans l’usage des représentations, tu te comportes conformément à la nature, à ce moment-là tu peux être fier ; car cette fois tu seras fier d’un bien qui est à toi.

7. Si, dans un voyage sur mer, un vaisseau entre dans un port, et qu’on t’envoie faire de l’eau, tu peux, chemin faisant, ramasser un coquillage, ou cueillir un champignon, mais tu dois avoir toujours ta pensée à ton vaisseau, et tourner souvent la tête, de peur que le pilote ne t’appelle, et, s’il t’appelle, il faut jeter tout et courir, de peur que, si tu fais attendre, on ne te jette dans le vaisseau pieds et poings liés comme une bête. Il en est de même du voyage de notre vie : si, au lieu d’un coquillage ou d’un champignon, on te donne une femme ou un enfant, tu peux les prendre ; mais, si le pilote t’appelle, il faut courir au vaisseau et tout quitter, sans regarder derrière toi. Et, si tu es vieux, ne t’éloigne pas trop du navire, de peur que le pilote venant à t’appeler, tu ne sois pas en état de le suivre. 

        8. Ne cherche pas à ce que ce qui arrive arrive comme tu veux, mais veuille que ce qui arrive arrive comme il arrive, et le cours de ta vie sera heureux.

9. La maladie est une gêne pour le corps, mais pas pour le choix de vie, à moins que le choix de vie ne le veuille lui-même. La claudication est une gêne pour la jambe, mais pas pour le choix de vie.
Ajoute cette idée à l’occasion de chacun des accidents qui surviennent : tu découvriras qu’il est une gêne pour autre chose, mais pas pour toi.

14, 1. Si tu veux que tes enfants et ta femme et tes amis restent en vie, tu es un sot ; car tu veux que ce qui ne dépend pas de toi dépende de toi et que les choses qui te sont étrangères soient tiennes. De la même manière, si tu veux que ton esclave ne commette pas de faute, tu es un fou ; car tu veux que le mal moral ne soit pas mal moral, mais quelque chose d’autre.
Mais si tu veux, ayant un désir, ne pas le manquer, tu le peux. Exerce-toi donc dans les choses dont tu es capable.
2. Le maître de chaque homme, c’est celui qui a pouvoir sur les choses que cet homme veut, ou bien ne veut pas, soit pour les lui procurer soit pour les lui enlever. Quiconque veut être libre ne doit ni vouloir ni refuser quoi que ce soit des choses qui dépendent des autres. Sinon, il est nécessaire qu’il soit esclave.

15. Souviens-toi que tu dois te comporter comme si tu participais à un banquet. Le plat qui circule est arrivé jusqu’à toi : étendant la main, sers-toi avec modération. Il repart ? Ne le retiens pas.Il ne vient pas encore : ne projette pas au loin ton désir. Fais de même pour les enfants, pour la femme, pour la magistrature, pour la richesse : et, un jour, tu seras un digne convive des dieux.
Mais si, des choses qui te sont présentées, tu ne prends rien,mais que tu les méprises, alors tu ne seras pas seulement le convive des dieux, mais leur collègue. Car, en agissant ainsi, Diogène, Héraclite et leurs semblables ont été à juste titre des hommes divins et à juste titre aussi appelés de ce nom.

17. Souviens-toi que tu es un acteur qui joue un rôle dans une pièce qui est telle que la veut le poète dramatique. Un rôle bref, s’il veut que ton rôle soit bref, long, s’il veut qu’il soit long. S’il veut que tu joues le rôle d’un mendiant, veille à jouer ce rôle avec talent : ou un boiteux, ou un magistrat, ou un homme ordinaire. Car ce qui t’appartient, c’est ceci : bien jouer le rôle qui t’a été donné. Mais choisir ce rôle appartient à un autre.


25, 3. Mais au fait, combien se vendent les laitues ? Une obole, peut-être. Si donc quelqu’un paie son obole et prend ses laitues, alors que toi, n’ayant rien payé, tu n’emportes pas de laitues, ne crois pas que tu aies moins que celui qui a eu les laitues : lui, il a eu ses laitues, toi, l’obole que tu n’as pas donnée. Il en va de même dans ce que nous disions. Tu n’as pas été invité au repas d’un tel ? C’est que tu n’as pas donné à celui qui invite le prix auquel il vend son repas. Il le vend pour des compliments, il le vend pour des prévenances. Si tu y trouves un avantage, paie le prix auquel le repas s’achète. Mais si tu ne veux pas payer le prix, et pour autant recevoir, tu es un insatiable et un sot. N’as-tu donc rien à la place de ce repas ? Si fait, tu as de n’avoir pas fait de compliments à qui tu ne voulais pas en faire et de n’avoir pas subi les insolences de ses portiers.

27. Si quelqu’un livrait ton corps au premier venu, tu serais indigné. Mais que tu livres ta disposition au premier venu en sorte que, s’il t’injurie, celle-ci soit plongée dans le trouble et la confusion, tu n’éprouves pas de honte à cause de cela ?

          39. Pour chacun, la mesure de ce qu’il doit avoir, c’est son corps, comme le pied est la mesure de la chaussure. Si tu t’en tiens à cela, tu garderas la mesure. Si tu vas au-delà, il est nécessaire que finalement tu sois entraîné comme dans un précipice. Comme aussi dans le cas de la chaussure, si tu vas au-delà de ce dont ton pied a besoin, il y aura une chaussure dorée, puis de pourpre, puis brodée. Quand on va au-delà de la mesure, il n’y a plus de limite.

Les paroles de Socrate :
53,4. « Anytos et Mélétos peuvent me mettre à mort, mais non me nuire ».






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